CR#2: Anasthasia et Thalestris

Anasthasia

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Anasthasia a faim, elle est fatiguée. Le voilier où elle a embarqué d’Egonzasthan la-basse il y a trois jours  arrive en vue des rives de Laelith, sa destination finale. Devant elle s’étend la ville mystique des deux côtés d’une faille où se déversent en chute les eaux du lac. Elle est bâtie sur un flanc de montagne plus escarpé encore que celles où Anasthasia a passé son enfance, près des mines de Sylphe. C’est là qu’Aror Jadan, son oncle l’a initié à la magie.  Il lui apprit d’abord la lecture et l’écriture, puis les bases théoriques de son art et enfin quelques sorts lui permettant de devenir temporairement plus grande, plus forte ou de se protéger comme si elle portait une armure.

Après la mort d’Aror, Anasthasia hérita de ses livres qu’elle étudia avec intérêt. Si l’on en croit la copie des “Carnets de Paracelse”, l’ouvrage le plus ancien de sa bibliothèque, il est possible de transformer les éléments formant la matière elle-même. Ainsi, un mage maîtrisant parfaitement son art devrait en théorie pouvoir transformer non seulement de la terre en pierre, ou un morceau de bois en fruit, mais aussi aller jusqu’à modifier la nature du  métal lui-même et changer ainsi, le plomb, en or ! 

Et du plomb, il y en a plein les mines de Sylphe. Si Anasthasia pouvait maîtriser cette technique, elle aurait de quoi s’assurer un revenu stable jusqu’à la fin de ses jours. Rapidement, les comptes rendus d’expérience des Carnets de Paracelse mentionnent systématiquement un ingrédient qui semble essentiel à la transformation élémentaire: des cristaux de larmes de dragons. 

Anasthasia n’a jamais entendu parler d’un tel cristal, ni ne sait pratiquement où en trouver. Le seul  magicien qu’elle connaisse était son oncle, et celui-ci ne lui a jamais présenté un confrère chez qui elle pourrait demander de l’aide. Cependant, elle sait qu’Aror se rendait une fois par an à la foire aux enchantements de Laelith pour  réapprovisionner le stock de son laboratoire. Si il y a bien un endroit où elle espère trouver ce cristal, et ainsi pouvoir échapper à la pauvreté, c’est là bas !

Thalestris

Thalestris est une jeune femme d’origine Olizyanienne, le matriarcat situé au nord-est de la divine écluse. Elle vient d’effectuer sa première, et probablement dernière  mission comme convoyeuse: il n’y a définitivement pas assez d’action dans ce type de travail pour étancher sa soif d’aventure. Il s’agissait d’escorter une caravane de marchands d’Heliminia à Laelith en longeant les rives du lac. Non seulement elle n’a pas eu besoin d’utiliser ses compétences militaires, mais de plus, le salaire reçu une fois arrivé à destination n’a même pas suffi à rembourser les dettes de jeu qu’elle avait contractées lors du voyage. Elle a dû en plus vendre ses armes et son barda pour pouvoir s’acquitter totalement de ses dettes. “L’oisiveté est la mère de tous les vices” dit on. Thalestris n’a pas énormément de vocabulaire, mais si elle en croit maintenant son expérience, “oisiveté” signifie probablement quelque chose comme “n’avoir rien d’autre à faire de ses journées que de marcher à côté d’un chariot en se faisant manger par les moustiques”.

Rejoindre les convoyeuses officielles du matriarcat n’étant pas un défi à la hauteur de ses ambitions, elle envisage d’autre parcours de carrière alors qu’elle laisse le caravansérail derrière elle pour se diriger vers la porte est de la ville.  

Une fois passée le contrôle des gardes et des collecteurs de taxes, qui finissent de lui vider sa bourse, elle longe les quartiers militaires où résident les soldats du corps des Protecteurs de la ville Sainte. Rejoindre un de ces régiments dont la réputation s’étend bien au delà des marches d’Azilian, voilà qui lui correspondrait mieux se dit elle en se demandant comment gérer cette nouvelle situation: survivre à Laelith, sans armes, sans argent, alors qu’elle n’y connais personne.